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Zoom sur la crise des semi-conducteurs

La pénurie mondiale de semi-conducteurs vient freiner le redémarrage de certaines entreprises industrielles.

Malgré la reprise économique, nombre d’industries tournent au ralenti en raison d’une pénurie de puces électroniques. Cinq questions pour mieux appréhender les raisons et les conséquences de cette crise.

Qu’appelle-t-on un semi-conducteur ?

Un semi-conducteur est un matériau entrant dans la fabrication des puces électroniques qui, elles-mêmes, équipent nombre d’appareils que nous utilisons chaque jour (voitures, électroménager, smartphones…).

Qui les fabrique ?

Les semi-conducteurs sont fabriqués par des fonderies très spécialisées qui travaillent pour le compte des producteurs de puces électroniques. La plus importante, TSMC, est basée à Taïwan. À elle seule, elle produit plus de 50 % des semi-conducteurs de la planète et détient 85 % du marché mondial des semi-conducteurs mesurant moins de 7 nm, qui sont les plus performants. Pour mémoire, l’Europe ne dispose d’aucune fonderie capable de produire des composants de moins de 22 nm.

Quelle est l’origine de la pénurie ?

Les raisons qui expliquent cette pénurie sont multiples. Il y a d’abord la crise du Covid-19, qui a ralenti la production de ces fonderies, alors que, dans le même temps, la demande de produits électroniques (ordinateurs portables, téléviseurs, consoles de jeu) s’envolait en raison du confinement et du télétravail. Les carnets de commandes des fondeurs se sont également remplis sous l’effet de la 5G et, plus largement, de l’explosion du marché domestique chinois.

Quelles sont les conséquences ?

Cette pénurie entraîne des retards de production. C’est le cas dans l’informatique et l’électronique, où les délais de livraison s’allongent. Des retards qui s’accompagnent d’une hausse des prix induite par la « rareté » des produits disponibles et par la flambée des coûts du transport maritime. Une inflation qui devrait s’accroître suite à l’annonce d’une augmentation de 10 à 20 % de ses prix par TSMC. Dans l’automobile, cette crise a même contraint des constructeurs comme Ford ou Toyota à mettre temporairement à l’arrêt certaines usines.

À quand un retour à la normale ?

Espéré pour la fin de l’été, le retour à la normale n’interviendra pas, selon les experts, avant 2022. Pour éviter qu’une telle crise ne se reproduise, TSMC vient d’annoncer un investissement de 85 Md€ pour accroître sa production. Quant aux Européens, ils souhaitent retrouver une certaine autonomie en doublant la capacité des usines de l’Union européenne d’ici 2030.